PATRIMOINE

Le sort de «l’école du diable» de Ham scellé cet été?

La maison ayant abrité la première école publique de la commune (surnommée «
du diable
») vit-elle ses derniers jours
?
La maison ayant abrité la première école publique de la commune (surnommée « du diable ») vit-elle ses derniers jours ?

Le feuilleton de la maison de l’école du Diable connaîtra-t-il son épilogue cet été ? C’est en tout cas ce que souhaite le maire de Ham Grégory Labille (LR) empêtré dans un bras de fer avec la jeune association Respecth voulant sauvegarder cette maison bourgeoise du XIXe siècle. À l’abandon depuis des années et dont le toit manque de s’écrouler, cette bâtisse, dans la rue du Général Leclerc, doit

être démolie pour laisser place à une résidence pour personnes âgées flambant neuve de 18 logements dans le cadre de la rénovation du centre-bourg.

Mais c’est sans compter l’opposition de ces défenseurs autoproclamés du patrimoine local regroupés au sein de l’association Respecth.

Lors du dernier conseil municipal, mardi 4 juillet, la délibération qui portait sur la vente de ce bien communal a été retirée de l’ordre du jour et reportée en septembre. Le maire a par contre mis à l’ordre du jour une autre délibération.

« La maison sera déconstruite pour pouvoir conserver ce patrimoine »

«  Il fallait au préalable déclasser ce bien du domaine public dans le domaine privé  », explique le maire donnant ainsi malgré lui raison à ses détracteurs l’accusant d’avoir «  voulu aller trop vite  » dans la transaction entre la Ville et la SIP (Société immobilière picarde) chargée de construire la résidence pour personnes âgées.

Cela signifie-t-il que le projet de démolition est pour autant reporté ? Rien est moins sûr, selon le premier magistrat qui avance une nouvelle idée. «  Nous n’allons pas démolir cette bâtisse mais la déconstruire  », confie l’édile insistant sur cette nuance. «  Nous enlèverons les pierres et briques une par une ce qui permettra de conserver ce patrimoine.  » Voire même de pouvoir éventuellement la rebâtir mais à un autre endroit. Mais sur ce point, mystère.

L’école du diable, ayant survécu au dynamitage de la ville en 1917, et dont l’histoire (première école publique, d’où son surnom maléfique donné par les jésuites de l ‘époque puis maison des syndicats et des associations) ne disparaîtra peut-être pas totalement.

ludovic lascombe

Le maire tente le passage en force

michel souchon

président de l’association Respecth

Visiblement pas au courant des dernières évolutions concernant l’école du diable, Michel Souchon, président de l’association Respecth, ne baisse pas la garde. Après avoir tenté un recours gracieux, il a lancé un recours en contentieux auprès du tribunal administratif d’Amiens pour interdire la vente et la démolition de ce bien communal. « Nous avons des arguments pour casser le permis de construire et de démolir, assure cet antiquaire, joint à Avignon, mué en défenseur du patrimoine local. Dans ce dossier, le maire tente de passer en force dès le début. Nous étions ouverts à la conciliation quand il nous avait demandé de présenter notre projet alternatif en conseil municipal. Mais nous n’avons jamais eu de retour. C’est aujourd’hui le seul moyen que nous ayons trouvé pour sauver cette maison ».


 
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