Les finances de la Ville de Ham... dans le flou

Pas de chiffres. Pas de budget non plus. Le débat d’orientation budgétaire (DOB) du lundi 20 mars était inédit. Le maire (LR) Grégory Labille a détaillé tous les investissements prévus dans la ville pour 2017 et leur financement, mais sans présenter le montant du budget nécessaire, qui doit être équilibré. Il expliquera que certaines commissions ne s’étant pas encore réunies pour fixer leurs besoins financiers (ce qui sera chose faite d’ici début avril), le budget définitif de l’année 2017 n’a donc pas encore pu être précisément calculé et équilibré.

« Des choix de réduction de dépenses ont dû être faits dès 2016 »

Dans une longue allocution présentant tous les projets, il a, en préambule, rappelé le contexte économique local, impacté par des mesures gouvernementales et la baisse des dotations. «  Des choix de réduction de dépenses ont dû être faits dès 2016  », a rappelé le maire, citant notamment l’arrêt du contrat de la balayeuse, du chantier d’insertion, la baisse des indemnités des élus, le non-remplacement des salariés partis à la retraite, etc.

Pour 2017, il a annoncé des améliorations dans les écoles, des travaux de voirie, d’éclairage public et d’aménagement des espaces publics, d’achat de 4 nouvelles cameras de vidéosurveillance, mais aussi la réhabilitation de 4 logements communaux et d’une cellule commerciale, rue de Noyon, ainsi que le renouvellement du matériel des services techniques. La politique culturelle de la ville, qui rencontre un grand succès, sera maintenue avec 12 rendez-vous en 2017. Les services de garderie et de cantine resteront aux mêmes prix, tout comme les taux d’imposition locale (20,38 % pour la taxe d’habitation).

Après la présentation détaillée du programme, Éric Legrand (SE), leader de l’opposition, a remis en cause la gestion financière du maire concernant les travaux, et dénoncé le projet de démolition d’une vieille bâtisse historique locale pour construire, à la place, des logements. Il a aussi reproché à Grégory Labille qu’il ne mentionne que la baisse des subventions de l’État, lui demandant de communiquer l’évolution précise des recettes de la ville depuis 2013, date de la mise en place du redressement des finances publiques par l’État.

« Vous êtes certes héritier mais aussi légataire de la situation financière »

Marc Bonef (LR), leader de la minorité et ancien premier magistrat, a de son côté reproché à Grégory Labille de se placer en héritier d’une situation financière. «  Vous êtes certes héritier, mais aussi légataire en tant qu’adjoint durant 12 ans  ». Il a ensuite fait remarquer que «  depuis 30 ans, c’est la première fois que nous déplorons l’absence de chiffres essentiels, dont le montant auquel sera équilibré le budget. Reconnaissez que ce n’est pas très sérieux  ». Taclant son successeur, il a disséqué ses propositions, critiquant notamment la politique économique et les travaux entrepris, mais encourageant d’autres thématiques, comme la culture ou la sécurité.

Une présentation de nombreux projets pour le bien de la population d’un côté, des critiques inévitables de l’autre, le DOB a donc été on ne peut plus classique.

******* Ham veut venir en aide à Laucourt

Le conseil municipal s’est conclu sur une note de solidarité. Marc Bonef a proposé de montrer que «  nous ne sommes pas insensibles  » aux difficultés financières de la commune de Laucourt (près de Roye) condamnée par la justice à plus de 300000€ de dommages et intérêts suite au décès d’un bénévole. Sans hésiter, Grégory Labille a répondu favorablement la demande : «  Comme le budget n’est pas finalisé, nous étudierons votre proposition lors de la prochaine commission finances  ».